Des combattants en blouse blanche

Hanaa Khachaba Nevine Ahmed Dimanche 28 Juin 2020-10:38:09 Dossier
Des combattants en blouse blanche
Des combattants en blouse blanche

Ils ont été un modèle de dévouement, de loyauté et de patriotisme. Les médecins doivent être au service de l'humanité et des nécessiteux. Ils s'enrichissent en allégeant la souffrance des malades. Les patients viennent en premier lieu. C'est ainsi qu'ils ont acquis leur renommée. Nous vous présentons dans ce dossier deux modèles de vrais combattants, mais en blouse blanche.

 

 

Mohamed Machali, le médecin des pauvres, donne l’exemple



« A bas les apparences, par le patient on commence ! »

 

Ce n’est pas un hasard si on les nomme en ces temps exceptionnels du Coronavirus « l’armée en blouse blanche ». Sur toute la planète, les médecins sont en première ligne dans le combat contre cette pandémie. Ce combat, parmi tant d’autres, n’est pas encore gagné. Or, il nous permet de nous dessiller les yeux sur les innombrables sacrifices que font les médecins, toutes disciplines confondues. A l’ère du Covid-19, on tend d’ores et déjà à apprécier les médecins à leur juste valeur. Le Covid-19 a poussé les gouvernements aussi bien que les citoyens à porter un regard tout à différent sur ces personnes en blouse blanche qui, en risquant leur vie, sauvent la nôtre !

La médecine a toujours été un métier noble. Dévotion, modestie et sacrifices tracent les grandes lignes de la profession d’Hippocrate. Les médecins travaillent durement pour nous guérir et nous sauver la vie. Ce métier requiert de nombreux sacrifices qui consistent à étudier parfois jusqu’à l’âge de 30 ans, à travailler quelques années sans salaire et à faire entre 2 et 8 ans d’internat à un salaire très modeste, et ce, même s’ils ont déjà un doctorat en poche. Plusieurs d’entre eux doivent travailler jusqu’à 90 heures par semaine pour le bien-être de leurs patients. En plus de tout cela, le gouvernement impose aux médecins en début de carrière la pratique d’au moins deux ans dans une région éloignée. C’est pour dire peu des sacrifices qu’ils font afin de protéger les vies de leurs patients.

Le bien du malade, tant physique que moral, est donc leur priorité. Leur devise est d’exercer dans le silence, sans chercher la gloire ou la fortune. Si l’on veut parler d’un exemple de dévotion, de modestie et simplicité, on doit jeter la lumière sur l’Egyptien Dr Mohamed Machali, surnommé le médecin des pauvres.

Habitant à Tanta, ce médecin de plus de 75 ans, ne cherche ni gain ni prestige. Habillé modestement, Dr Mohamed Machali, ou le médecin des pauvres comme il préfère être nommé, fixe les frais d’une consultation dans son cabinet à seulement 10 LE ! Une somme infime au regard des longues années de labeur qu’exige le travail d’un médecin. « Je suis un soldat inconnu. Je ne cherche ni gloire ni fortune », affirme le vieux médecin qui refuse d’augmenter le tarif de l’examen médical dans son cabinet, ne serait-ce que pour les patients fortunés.

Dr Machali traite tous ses malades sur le même pied d’égalité. « Les malades riches qui veulent payer plus que 10 LE peuvent se rendre chez d’autres médecins dont la visite est plus coûteuse », dit-il modestement, souhaitant continuer à avoir la capacité de soigner les gens en échange de frais symboliques.

De nombreuses personnes critiquent ses apparences extrêmement médiocres par rapport à l’image du médecin que la majorité des gens gardent dans l’esprit. Dr Machali s’en rend bien compte et…s’en moque. Il dit à ce propos que les habits ne vont ni guérir ni soigner les malades. « Les apparences ne m’intéressent pas et n’ont jamais compté pour moi », confie le vieux médecin aux traits distinctifs. Malgré son âge avancé, le médecin des pauvres est très en forme. « Du haut de mes 75 ans, je vous dis que la santé est un trésor auquel je tiens fermement. Pour cela, je mange peu, je travaille et j’aide les pauvres », lâche-t-il d’un air confiant.

Libre à chacun de rendre à sa façon hommage à cette icône de la médecine qui ne cesse, malgré l’âge, d’exercer fièrement son métier noble, se mettant en tête le serment d’Hippocrate dont l’essence est que le médecin doit faire ce qui est utile et avantageux pour le malade. Le bien du malade tant physique que moral doit être sa priorité. Selon Dr Machali, le code de déontologie doit empêcher tout médecin de tirer profit de ses patients. Les hauts responsables de la ville de Tanta ont organisé une cérémonie pour rendre hommage au médecin des pauvres. On lui a décerné un écusson et des attestations d’honneur.

Dans une émission télévisée, on lui a proposé de baptiser une rue de sa ville à son nom, une suggestion qu’il a complètement refusée. « J’exerce mon métier en silence », dit-il brièvement.

Un jeune étudiant talentueux a eu l’idée de sculpter un buste du Dr Machali, en guise d’hommage et de reconnaissance à sa dévotion et son humilité.

 

Dr Magdi Yacoub, « roi des cœurs » et repère de réussite 
« Au service de l'humanité pour créer l'espoir ! »

C’est l’un des grands symboles de loyauté et de dévouement à la patrie, prouvant l’authenticité et la grandeur du peuple égyptien. C’est l’un des grands symboles démontrant la diversité des domaines dans lesquels les Egyptiens ont prouvé leur suprématie, leur intelligence, et leurs capacités à s’adapter aux sciences et aux technologies les plus récentes. Il fait partie de ces grands symboles qui ont contribué à moderniser et à développer les sciences et les technologies. Sa nature douce et affectueuse, ainsi que son intégrité, sa loyauté et son dévouement à son pays et à ses compatriotes, lui valent l’attachement de millions d’Egyptiens qui l’appellent à juste titre « Le Roi des Cœurs ». Le professeur Sir Magdi Yacoub, chirurgien cardiaque de renommée mondiale, est considéré comme un grand symbole en Egypte.

C’est un modèle de réussite pour nos jeunes, apportant d’innombrables messages pour les futures générations. Un modèle de détermination et de clairvoyance.

Sir Magdi Yacoub a décidé, dès son jeune âge, de devenir chirurgien à l’instar de son père. Il affirme qu’après le décès de sa tante à cause d’une maladie cardiaque, il a décidé de devenir chirurgien dans cette branche de la médecine. Il a accompli ses études avec beaucoup de persévérance et de détermination. Dr Magdi Yacoub a réussi à atteindre ses objectifs. Il est devenu une des figures mondiales dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Aujourd’hui, il incarne l’unité entre les êtres humains. En dépit de sa réputation, il ne s’est jamais contenté de sa position et a décidé de rester avec les enfants pauvres du monde. Il soigne gratuitement les enfants des citoyens défavorisés. En plus, c’est un exemple de loyauté et de dévouement à l’Egypte et aux catégories défavorisées de la population. Dr Magdi Yacoub contribue actuellement à la formation d’une nouvelle génération de médecins et d’infirmières.



La ville de Belbis a donné naissance à ce fils loyal et dévoué dans les années 30. Un fils issu d’une famille copte originaire d’Assiout. Il intègre la faculté de médecine de l’Université du Caire comme des milliers d’Egyptiens. Et poursuit ses études à Chicago puis à Londres. Il faut preuve depuis les années 60 d’une persévérance remarquable. Dr Yacoub est devenu une des grandes figures de la médecine et un cardiologue de premier plan, ainsi qu’un pionnier de la transplantation des organes et de la greffe des cellules souches. 

Dr Magdi Yacoub a reçu différentes décorations de différentes universités du monde. La reine Elizabeth lui a décerné le titre de « Sir » ou Chevalier en 1992. Il a également été lauréat en 2007 du prix de la fierté de la Grande-Bretagne. Les médias britanniques appellent le grand savant égyptien le « Roi des Cœurs. Il est hautement apprécié en raison de son dévouement à sa mère patrie. En dépit de sa réputation en Grande-Bretagne et dans le monde entier, ses visites en Egypte ne se sont jamais arrêtées. Il a fait plusieurs opérations chirurgicales à cœur ouvert gratuitement en Egypte. Il est revenu au bercail après un long voyage difficile et a réussi à fonder à Assouan un Centre de chirurgie cardiaque. Un centre pour soigner les personnes défavorisées ou celles qui n’ont pas les moyens. Ensuite, il a fondé un autre centre avec un département pour les recherches cardiologiques.

En plus, Dr Magdi Yacoub a lancé son initiative humanitaire «la chaîne de l’espoir » à but non lucratif. Il s’agit d’un centre qui dispense des soins aux cardiaques et aux enfants dans les pays du tiers-monde. Un centre qui a contribué au développement des sociétés locales dans ces pays.

Récemment, lors du spectacle final des Arab Hope Makers – faiseurs d’espoir arabes- Sir Magdi Yacoub a été honoré par le Vice-président, Premier ministre des Émirats arabes unis (EAU) et Gouverneur de Dubaï, Son Altesse le Cheikh Mohamed ben Rached Al-Maktoum, pour ses efforts dans le travail caritatif et humanitaire et ses réalisations médicales et scientifiques qui ont donné, pendant plus de 50 ans, de l’espoir et de la vie à des millions de patients à travers le monde. Au cours de la cérémonie, 360 millions de livres sterling (88 millions de dirhams émiratis) ont été également collectés pour le nouveau Centre du Caire inauguré par la Fondation Magdi Yacoub pour le cœur.

Le gouverneur de Dubaï a publié une photo avec le Dr Magdi Yacoub pendant qu’il l’honorait et a déclaré dans son commentaire : « Avec le professeur Magdi Yacoub … main dans la main … nous créons un nouvel espoir… Que Dieu lui accorde longue vie et augmente son énergie et son activité au service des hommes ».

Dr Magdi Yacoub a fait preuve de patriotisme, tout en étant à la hauteur de l’énorme responsabilité de son succès et de sa célébrité. Une responsabilité sociale, morale et humaine. Il a prouvé que son action était seulement pour la patrie notamment les personnes défavorisées de cette patrie. Une action qui s’élève au-dessus du concept traditionnel du travail non lucratif. Un concept plus global liant les propos aux actes. Un concept qui a permis de changer la réalité sur des bases scientifiques.

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